Vous êtes un professionnel de l’art, étudiant dans ce domaine, ou bien simplement passionné ? Bienvenu sur mon blog. Cet article vous permettra d’aborder brièvement qui est Yves Klein et l’ensemble de ses travaux.
1. L’artiste Yves Klein
1.1 Qui est Yves Klein ?
Yves Klein est un artiste français né en 1928 à Nice, et décédé en 1962 à l’âge de 34 ans.
Né dans une famille d’artiste, il a très tôt pris conscience de la nécessité de se singulariser. C’est pourquoi il a eu une telle radicalité dans ses choix et ses propositions, l’amenant ainsi à la création de monochromes et d’anthropométries – des pratiques ayant complètement remis en cause les manières traditionnelles d’envisager la peinture.
1.2 Pourquoi des monochromes ?
À la fin des années 40, Yves Klein se mit à peindre des monochromes bleus, vertes, et roses (c’est-à-dire des toiles non figuratives d’une seule et même couleur). Très vite, il amorça ce que l’on appelle sa période bleue, durant laquelle il se consacre exclusivement à cette couleur.
Le bleu a été un choix délibéré pour plusieurs raisons. Yves Klein s’est inspiré du bleu du ciel de Nice, un bleu d’outre-mer qu’il a su retravailler de sorte à en créer une nuance de bleu : l’IKB (l’International Blue Klein, breveté en 1960). Il y a également une signification spirituelle à cela, puisque le bleu renvoie au monde de la nature, aux éléments les plus abstraits, tel que le ciel et la mer.
Le choix de concevoir des monochromes n’est pas non plus anodin. Il s’agit de peintures libérées et délivrées de toute représentation du réel. Le but est de rechercher une sensibilité picturale pure puisque la peinture n’est travaillée que pour elle-même. C’est la dématérialisation de l’œuvre d’art : il est question de sensibilité, et plus de représentation.
Cependant, ce n’est pas Yves Klein qui inventa les monochromes, mais Kasimir Malevitch en 1915 avec le carré noir, le carré rouge, mais aussi le carré blanc sur fond blanc. À travers cette approche du monochrome, et cette recherche d’aplat de couleur, Malevitch tente de donner une autonomie à la peinture pour qu’elle se suffît à elle-même et pour elle-même.
Il est important de noter que les monochromes de Klein ont tous la même couleur, le bleu Klein, mais n’ont pas la même texture d’un IKB à un autre.
1.3 Le Triptyque de Krefeld
Il va ensuite explorer deux autres couleurs, le rose et le doré, qui avec le Bleu Klein vont composer une de ses plus grandes œuvres : le Triptyque de Krefeld. Une œuvre qu’il a conçu spécialement pour une de ses expositions monographiques en 1961, au musée d’art contemporain de Krefeld.
Au travers de cette trilogie de couleur, le Triptyque de Krefeld représente à lui seul l’univers de Klein. Le bleu Klein pour une sensibilité pure, le doré qui évoque la spiritualité et l’immatérialité, ainsi que le rose pour un rapport au corps et à la chaire.
Notons le fait qu’Yves Klein a également fait de son éponge avec laquelle il peignait un objet artistique : il l’a littéralement imprégné de cette couleur bleue, et donc imprégner de sensibilité.
1.4 Pourquoi des anthropométries ?
À partir de 1960, Yves Klein expérimente un autre registre et réalise des anthropométries en public lors de happenings (actions éphémères artistiques qui se déroulent sur un temps et un lieu donnés).
Son premier happening se déroula en mars 1960 où il demanda à des modèles nus de se couvrir le corps de sa fameuse peinture bleue pour ensuite venir poser leurs empreintes sur la toile.
Par ses happenings, Yves Klein nous fait comprendre que l’empreinte est plus réelle que n’importe quelle représentation. On est sur l’énergie d’un corps qui vient apporter sa trace de manière directe sur la toile.
À quoi bon peindre une femme nue de manière ultraréaliste et qu’on ne pourra jamais malgré tout prendre dans ses bras, alors qu’on peut avoir une empreinte d’une vraie femme qui a réellement existé. Yves Klein a donc fait le choix de l’empreinte du réel, plutôt que de peindre de simples représentations.
Avec les anthropométries, Klein relance la question du corps dans l’œuvre, puisque le corps est affranchi de sa propre représentation et se donne à voir comme une présence. Les modèles, considérés comme de véritables pinceaux humains par Klein, donnent à voir l’immédiateté du contact entre leurs corps et la toile. Il n’est plus question du savoir-faire de l’artiste.
Très bon article ! Merci bien !